Ton cerveau refuse cette solution simple.
Enlever une brique au lieu d’en ajouter trois.
C’est souvent la solution la plus simple.
Pourtant, ton cerveau la refuse systématiquement.
J’y ai pensé l’autre soir, en tombant sur une étude de l’Université d’Uppsala. Ces chercheurs ont mis des mots précis sur un biais cognitif que j’observais depuis des années, sans jamais pouvoir le nommer.
Ils l’appellent la « négligence de la soustraction ».
Face à un problème, on empile.
Un processus de plus.
Une réunion supplémentaire.
Un nouvel outil.
Une fonctionnalité de plus.
On ajoute, encore et encore.
Retirer quelque chose ? L’idée nous traverse rarement l’esprit. Comme si notre cerveau avait un angle mort permanent.
Les chercheurs ont fait passer des tests simples à des adultes et des enfants, en Suède et aux États-Unis.
Stabiliser une tour en Lego bancale.
Rendre un motif de grille symétrique.
Résoudre un puzzle numérique.
Dans chaque cas, la solution soustractive était souvent la plus efficace.
Enlever un bloc au lieu d’en empiler trois.
Retirer une case au lieu d’en ajouter sept.
Les résultats sont manifestes.
Les enfants de 9-10 ans ignorent encore plus les solutions soustractives que les adultes.
Comme si chaque année d’école renforçait ce réflexe d’accumulation. On leur apprend à construire, jamais à déconstruire. À ajouter des connaissances, rarement à questionner celles qu’ils ont déjà.
Le plus troublant ? La dimension culturelle.
Les Suédois choisissent naturellement plus de solutions soustractives que les Américains.
L’idéologie du « more is better » n’est pas universelle. Elle n’est pas inscrite dans nos gènes.
C’est un conditionnement. Une culture qui se transmet de génération en génération.
Dans les organisations, ce biais fait des ravages silencieux.
On ajoute des règles au lieu d’en supprimer.
On crée des postes au lieu de simplifier les processus.
On empile les outils au lieu d’en garder un seul.
On multiplie les réunions au lieu de questionner leur utilité.
Je repense à toutes ces fois où la solution était là, sous nos yeux.
Pas dans ce qu’il fallait ajouter.
Dans ce qu’il fallait enlever.
La prochaine fois que tu fais face à un problème, arrête-toi une seconde.
Avant de chercher quoi ajouter, pose-toi cette question :
Et si la solution, c’était pas d’enlever quelque chose ?
Un outil. Une réunion. Un processus. Une croyance.
La soustraction demande plus de courage que l’addition.
Parce qu’enlever, c’est assumer. C’est trancher. C’est décider que quelque chose n’a plus sa place.
PS : Raconte-moi une situation où tu aurais dû soustraire au lieu d’ajouter. 👇
____
De l’IA, de l’Humain et des outils
Eudonia
eudonia . fr
❝ L’IA est au cœur des pensées. L’Humain est plus que jamais sollicité. ❞
